dimanche 29 avril 2012

Toots Thielmans fête ces 90 ans

Toots Thielemans est venu à Junas en 1997, année de la Rencontre avec la Région Bruxelloise. Durant tout le festival, il n'a pratiquement pas quitté la scène intervenant avec chaque artiste qui se produisait pour le plus grand bonheur de tous et surtout du public qui l'accueillait chaleureusement à chaque fois. Il était en grande forme et visiblement très heureux de se trouver dans cette ambiance si particulière du festival Jazz à Junas.. 


Le journal bruxellois Le Soir a consacré 5 articles sur la vie de Toots; en dessous le 5/5 et à la fin les autres quatre articles; bonne lecture belge!


Toots Thielemans, le ketje universel, a 90 ans

JEAN-CLAUDE VANTROYEN
dimanche 29 avril 2012, 07:49

5/5 Le Marollien né un 29 avril, en 1922, a joué avec les plus grands musiciens de jazz depuis la fin de la guerre 1940-1945. Notre album photos-vidéos et ce qu'ils ont dit de Toots

Toots Thielemans, le ketje universel, a 90 ans
Avec Quincy Jones Une photo du MySpace de Toots

Toots Thielemans a approché tout le monde, a joué avec tout le monde. Ou quasiment. On a déjà parlé de Charlie Parker, de Benny Goodman, de George Shearing dans les épisodes précédents. Comme de la tournée All Stars où il s'est retrouvé en 1955 avec Sarah Vaughan, Lester Young, l'orchestre de Count Basie, Stan Getz, Miles Davis, Cannonball Adderley, Billie Holiday. C'est un ami de Paul Kuhn, le pianiste allemand. C'est un ami de toujours de Quincy Jones, qu'il a connu dans les années 1950. Quincy et Toots se téléphonent souvent, se voient parfois, s'admirent toujours. « Tu n'es pas de Bruxelles, mec, lui dit-il après un blues : tu es du Mississipi. » C'est là que Toots rétorque : « Je suis un Marollien afro-américain. ».

Dixit Toots

« Je me sens bien dans ce petit espace entre un sourire et une larme. »
Et puis il y a Herbie Hancock, que Toots « emprunta » à Donald Byrd pour une semaine, avant que Hancock ne soit engagé par Miles Davis. Et John Lennon, rencontré après une prestation des Beatles au Ed Sullivan Show. John jouait sur une Rickenbacker 325. Comme Toots. Ce n'était pas un hasard : le Beatles avait vu la guitare sur la pochette d'un disque du George Shearing Quartet, et c'est Toots qui jouait.

Le Brésil, le jazz et au-delà

Et le Brésil. Il va au Brésil au début des années 70. La musique brésilienne lui plaît. Il enregistre avec Elis Regina, décédée en 1982. Il adore les chansons d'Antonio Carlos Jobim. Il collabore avec Nascimento, Buarque, Moreira, Gil, Lobo, Lins, Astrud Gilberto, Veloso… Il monte un Brasil Project avec le guitariste Oscar Castro-Neves (« Il suffit qu'il joue le rythme à sa guitare et déjà ça bouge », dit Toots.), le chanteur Ivan Lins, la pianiste et chanteuse Eliane Elias, se produit avec eux partout dans le monde.
Il passe quatre jours avec Bill Evans en 1978 dans les studios de la Columbia ; c'est l'album Affinity. Entretient une relation avec le bassiste Jaco Pastorius, qui l'appelait Papa. Joue, dans un total désordre chronologique, avec Peter Erskine, Randy Brecker, Pat Metheny, Bill Frisell, Hein van de Geyn, Grégoire Maret, John Scofield, Joe Lovano, Charlie Haden, Dizzy Gillespie, Martial Solal, Billy Hart, Maria Joao, Gerry Mulligan, Lee Konitz, Marc Johnson, Joe Pass, Charles Mingus, Lennie Tristano, Freddy Hubbard, Roy Eldridge, Fred Hersch, Diane Krall, Milt Jackson, Benny Golson, Lizz Wright, George Benson, Art Farmer, Maria Schneider, Lee Ritenour, des tas d'autres. Rencontre le pianiste Kenny Werner, qui devient son pianiste préféré.
Et sort des sentiers stricts du jazz pour accompagner Paul Simon, Stevie Wonder, Vaya con Dios, Natalie Cole, John Miles, Jamie Cullum, Madeleine Peyroux, Laura Fygi, Nicole Croisille, Billy Joel…
Toots Thielemans a donc 90 ans ce dimanche. Dès ce dimanche, il débute une tournée belge. La plus belle façon de le féliciter pour son âge et sa carrière, c'est d'y aller l'applaudir.

Notre feuilleton

4. Le Belge.
6. L'intégralité de notre feuilleton en photos, extraits audio et vidéos.
Source : « Toots 90 », de René Steenhorst et Peter De Backer, chez Borgerhoff & Lamberigts.

PING MACHINE à Aigues-Vives Article Jazzthetik Allemagne





Article - Jazzthetik
Mensuel allemand

PING MACHINE : l’émotion comme substance principale

De Stefan Pieper
(Photo) C’est sûr, les jeunes Français de la scène parisienne qui entourent le guitariste Frédéric Maurin ont beaucoup à offrir. Cela exige du public du temps et de l’abandon.Cela devrait toujours être ainsi dans le jazz progressif. Il existe déjà bien des mets qui ont moins de substance et qui sont destinés à une simple consommation. 

« Je ne veux pas qualifier ma formation de big band » proteste joyeusement l’enjoué compositeur, chef d’orchestre et guitariste parisien Fred Maurin en sachant que la mixture venant d’être enregistrée touche à des sons et des idées d’une forme plus élevée de pluralité entre les individus. Encore une polémique: « Le terme jazz est lui aussi devenu un cliché. De telles cases ne sont malheureusement parfois conçues aujourd'hui que par le marketing. » C’est pourquoi Maurin est ravi que Ping Machine, après de nombreuses tournées, soit aussi perçu dans son propre pays par des médias non-spécialistes de Jazz, surtout depuis la sortie du CD « Des Trucs Pareils » . La première impression est que l’album est une colossale attaque frontale. De nombreux sons s’élèvent et parcourent des chemins labyrinthiques. La densité est angoissante, la notion du temps abolie, et après avoir écouté plusieurs fois le CD en boucle on émerge du voyage avec une sorte de paralysie.
Fred Maurin est un concepteur rigoureux qui met méticuleusement sur papier les partitions des quatorze membres du groupe, avant que le matériel puisse mûrir au cours  des concerts pour qu’il soit, lorsque ça se passe le plus tranquillement, enregistré spontanément avec tout l'orchestre . Maurin : « Nous sommes un groupe de live. Pourtant je consigne tout de manière très détaillée, et ce processus peut exiger pour chaque morceau un mode d’approche très différent. Beaucoup de choses m'influencent. Les techniques de composition  sérielles,  l'organisation spectrale des couleurs sonores. Peut-être aussi l'écriture rythmique  de Steve Coleman. En composant ou en jouant, je ne suis pas très conscient de ces influences. C’est juste un matériel qui est disponible et que nous utilisons quand cela est nécessaire. » Cette musique sonne et résonne ainsi grâce à la capacité d'évolution de  certains principes de composition : « Le principe du travail sur un thème et le développement qui l'accompagne a été une étape décisive dans l’histoire de la musique ; il existe n’importe où, depuis la moindre improvisation jusqu’à dans la plupart des idées musicales un tant soit peu travaillées. Mais ce n’est que la moitié du travail. Il est tout aussi important de créer le son parce que c’est justement lui qui véhicule le plus l’émotion. »
Des impressions sensorielles de couleur différente et des parties solistes qui rayonnent d’ouverture spirituelle traversent les arrangements complexes. Piano et batterie constituent la force motrice . Rafael Koerner frappe sa batterie avec vigueur, d’une manière parfois un peu rock, et cela est souvent relié à l’aide d’une courroie de transmission invisible au jeu de piano de Benjamin Moussay. Ces polyrythmes enlacés semblent vouloir proclamer un manifeste contre la domination des beats répétitifs et cela rocke souvent bien plus que ça ne swingue, jusqu’à ce que, en un instant, tout bascule et semble mener à une citation de  « Music for 18 Musicians » de Steve Reich. Mais cela n’est pas du tout important, balaye Maurin de la main : « Ceux qui nous écoutent n’ont pas besoin de connaître ces références , car ce qui compte là c'est l'émotion qu'ils recoivent. La musique pour l'auditeur ne devrait en rien être une chose technique !»
Si l’on demande ce que Maurin trouve le plus fantastique chez ses musiciens, issus de la jeune scène parisienne – peut-être que, tout comme ceux de Frank Zappa, ils disposent de quelque chose de spécifiquement fantastique-, alors il renvoie à l’émotion comme élément essentiel qui élève son groupe au-dessus d’un assemblage d'experts en techniques de jeu. « Il y a par exemple le saxophoniste Julien Soro, dont les solos me renversent à chaque fois exactement pour cette raison. Mais tous ici en sont capables. J’ai un lien particulier avec le batteur Rafaël Koerner, avec qui je travaille depuis déjà douze ans. C'est aussi l'amitié qui nous unis qui est importante dans la façon dont nous jouons tous ensemble»
Si l’on interroge Fred Maurin sur son panorama musical, alors il est très vite question du groupe français de rock progressif Magma qui incarnait au début des années 70 une synthèse forte entre la compétence extrême, le flot d’idées débordantes et l’ouverture d’esprit émancipatrice. «  Leur son était aussi original parce qu’ils ont fait leur truc sans le moindre compromis. J’essaie aussi de suivre une telle conception. » Maurin se réjouit de l’intérêt qui doucement s’éveille à l’étranger pour sa formation. Ses enregistrements sont produits en Allemagne au Studio Bauer de Ludwigsburg qui s’est en particulier spécialisé dans les grandes formations et qui a la réputation d’une qualité de son impeccable et d’une dynamique porteuse. Et là aussi, l’émotion constitue la substance principale : « Ils adorent ce que nous faisons ! Il n’y a que cela qui compte ! »


jeudi 26 avril 2012

PING MACHINE à Aigues Vives le 4 mai


CONCERT à AIGUES-VIVES le 4 mai 2012

PING MACHINE 

"Des trucs pareils"
Bastien Ballaz (trombone), Guillaume Christophel (saxophone baryton & clarinette basse), Jean-Michel Couchet (saxophones alto & soprano), Andrew Crocker (trompette), Fabien Debellefontaine (saxophone alto, clarinette & flûte), Florent Dupuit (saxophone ténor, flûte, flûte alto & piccolo), Quentin Ghomari (trompette & bugle), Didier Havet (trombone basse & tuba), Rafaël Koerner (batterie, percussions & glockenspiel), Fred Maurin (guitare, composition & direction), Fabien Norbert (trompette, trompette piccolo & bugle), Raphaël Schwab (contrebasse), Julien Soro (saxophone ténor & clarinette)
Avec son 3e album intitulé « Des Trucs Pareils», Ping Machine continue de dépasser les genres musicaux pour aboutir à un style résolument moderne. Ce grand ensemble de 14 musiciens arrive aujourd’hui à maturité artistique avec des compositions musicales exigeantes et une interprétation pleinement maîtrisée. Dans ses nouvelles compositions, Fred Maurin n’hésite pas à transporter l’auditeur au cœur d’une architecture musicale pleine de poésie et de contrastes. Le lien entre le jazz et la musique populaire d’une part et la musique contemporaine d’autre part, a toujours été très fort et a permis les évolutions de ce genre musical. C’est dans cette recherche permanente que Ping Machine prend plaisir à jouer en repoussant les règles : explorations mélodiques et harmoniques, utilisation de techniques d’écriture spectrales, développement microtonaux ou sériels, confrontations de blocs de sons, imbrication de l’écriture et de l’improvisation, le tout porté par une véritable énergie rythmique. L’auditeur se trouve ainsi projeté au sein de véritables suites d’images-sonores propices à l’évasion.
Sur ce nouveau disque, Fred Maurin a encore musclé ses troupes, et avec une moyenne d’âge de 30 ans, les musiciens de Ping Machine sont à la fois de solides musiciens d’orchestres mais également des solistes de premier plan. La dimension collective et la générosité musicale de chacun des membres libère une émotion et une énergie qui permet un véritable lâcher prise pour les solistes aussi bien sur scène qu’en studio. Ensemble, ils proposent une musique à la fois radicale, entière et passionnée, en n’oubliant jamais le plaisir des auditeurs et en leur permettant de percevoir, à travers l’apparente complexité de la matière sonore, ce qui existe derrière le son.
"Le plus beau coup de coeur de cette rentrée. (...) Une musique imprégnée d'une grande personnalité, d'un beau souffle narratif et d'une intelligence formelle hors du commun." (Jazz Magazine/Jazzman, sept 2011)
Le Vendredi 4 Mai à AIGUES-VIVES
21h00, Salle Marius Ecole
Tarifs : 15 euros / 13 euros (adhérents)
Gratuit pour les moins de 16 ans (réservations obligatoires)
Bar et petite restauration sur place
Renseignements et préventes au             04 66 80 30 27      

dimanche 22 avril 2012

La Baronesse Pannonica de Koenigswater


Hannah Rothschild vient de sortir son livre sur la vie de sa tante  la Baronesse Pannonica de Koenigswater ,  et le jazz avec surtout sa relation avec le pianiste Thelonious Monk.
En-dessous un extrait en anglais de son livre dans le journal The Guardian avec le lien pour 
tout l'article en bas.  Le film sur la vie de la Baronesse est de temps en temps sur la chaîne MEZZO


Hannah Rothschild on Nica: 'I saw a woman who knew where she belonged'

The moment she first heard Thelonious Monk play the piano, Baroness Pannonica de Koenigswarter walked out on her own life, including five children, and devoted herself to the American jazz genius. The Rothschild family disowned her, but now her great niece, Hannah Rothschild, tells her extraordinary story
Monk & The Baroness At The Five Spot
Thelonious Monk and Nica de Koenigswarter at the Five Spot jazz club, New York, 1964: 'She’s in love with him: the way she gazes at him… but I don’t believe that sex was at the heart of it.' Photograph: Ben Martin/Time & Life Pictures/Getty Image



















Growing up, though, the whispers Hannah heard were tantalising. She's known as the Jazz Baroness. Charlie Parker died in her apartment. She lived with 306 cats. Twenty-four songs were written for her. She raced Miles Davis down Fifth Avenue. She went to prison so he wouldn't have to… So when, in 1984, Hannah went to New York for the first time, she decided to telephone her. "Would you like to meet up?" she said, nervously. "Wild," said her great aunt, who was then 71. "Come to the club downtown after midnight." She informed Hannah that she would know the spot by the sight of her car – a large pale-blue Bentley – parked outside.
Thelonious Monk and Baroness Nica de KoenigswarterThelonious Monk and Baroness Nica de Koenigswarter get into her Bentley outside the Five Spot cafe, New York, 1964. Photograph: Ben Martin/Time & Life Pictures/Getty Image
http://www.guardian.co.uk/books/2012/apr/22/hannah-rothschild-nica-jazz-thelonious-monk-interview